
L'Île des esclaves (Circulez ! volet 2)
de Marivaux
Tout public, dès de 12 ans.
Création à Vicques, Centre communal
Novembre 2013
Joué le 2 novembre 2013
Vicques, Centre communal
6 et 7 novembre 2013
Porrentruy, Aula du collège Thurmann
10 novembre 2013
Saignelégier, Café du soleil
15 novembre 2013
Moutier, Aula Chantemerle
1er décembre 2013
Delémont, Forum St-Georges
Le spectacle s'est également joué pour vingt représentations scolaires dans le Jura, le Jura bernois et le Canton de Neuchâtel.
Arlequin et Cleanthis sont deux esclaves qui ont pour maîtres Iphicrate et Euphrosine. Tous les quatre échouent sur une île, après que leur bateau a fait naufrage. Là, toutes les règles de statut social sont inversées : les esclaves deviennent maîtres et les maîtres deviennent esclaves. Se met alors en place un règlement de compte : les maîtres paieront pour les châtiments infliges auparavant.
Intentions
Un combat de rôles
Ce règlement de compte n’a, en définitive, rien de si joyeux. Il s’agit évidemment d’un combat pour la reconnaissance de la dignité humaine et il passe, comme souvent chez Marivaux, par un combat de rôles : les esclaves enfilent concrètement les vêtements de leurs maîtres pour prendre leurs places et usurpent leurs noms, comme si ceux-ci étaient marqueurs de condition sociale.
Ce combat est arbiéépar Trivelin, ancien esclave, qui régit à la fois les lois de l’île, les règles du jeu et de la scène. La compagnie choisit de tout axer sur ce jeu, jouissif par moment, pernicieux d’autres fois, soulevant alors une question : l’homme qui accède à un certain rang ne devient-il pas à son tour le bourreau d’un autre ?
Sur le plateau, peu d’éléments de décor. La scénographie est pensée en architecturant l’espace de façon à enfermer les acteurs dans une aire de jeu délimitée par un travail de lumière. En effet, l’action se passe sur une île, coupée du monde. Mais le travail vise ici à soulever une autre question : malgré l’éloignement du continent et de l’époque, les règles de l’île sont-elles vraiment si différentes ? Ainsi, en ne coupant pas concrètement les acteurs du public, on souhaite plutôt travailler l’aire de jeu avec des frontières qui évoluent au cours de l’action, se troublent, se floutent ou se radicalisent dans d’autres moments.
Dans le texte, Marivaux porte également une critique sévère sur le rapport qu’entretiennent les personnages avec leur image. Dès lors, nous poussons cette dimension-là à son paroxysme, en utilisant sur le plateau quatre appareils photo qui deviennent les armes principales des protagonistes : tout au long du spectacle, des clichés sont pris et projetés en fond de scène, poussant les personnages à se confronter à leur image « démesurée » et menant le public à se questionner sur le rapport qu’il entretien lui aussi avec l’image qu’il souhaite renvoyer.
Distribution
Texte et mise en scène : Marc Woog, en collaboration avec Julie Dalouche-Ryngaert.
Jeu : Lydia Besson, Katharina Crespo, Philippe Dupraz et Davide Brancato
Création lumière et vidéo : Vincent Scalbert
Scénographie : Damien Comment
Coordination pédagogique : Pierre Fourier
Collaboration administrative : Guillaume Maître
Soutiens
Canton du Jura
Cité des Artsde Paris
Conseil du Jura bernois
Loterie romande
Fondation Ernst Göhner
Fondation Loisirs-Casino
Fondation Corymbo
Ville de Delémont
Ville de Porrentruy
Ville de Moutier
Association Viculturelle
